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Pourquoi les règles simples surperforment (comment le principe de Hock transforme ta productivité et ta clarté mentale)

Avant de creuser la newsletter de la semaine, rapide info :

Je suis actuellement en train de changer d’outil d’emailing, donc il est possible que celle de la semaine prochaine n’arrive pas dans ton espace principal. Pense à la redéplacer, ou à répondre au mail si c’est le cas.

Cela étant dit, let’s go :

“Des règles simples engendrent des comportements complexes et intelligents. Des règles complexes engendrent des comportements simples et stupides.”

Dee Hock, fondateur de Visa

Si on regarde une colonie de fourmis, il n'y a aucune hiérarchie. Aucun manager, seulement quelques rôles clairs.

Pourtant, elles construisent des structures complexes, trouvent de la nourriture efficacement, et s’adaptent à l’environnement. Tout ça ne vient pas de process ultra complexes, mais de simples règles basiques, parfaitement appliquées.

C’est la même logique que Dee Hock a utilisée pour bâtir Visa : une organisation globale, fluide, efficace, sans bureaucratie inutile.

Et pourtant, quand on analyse notre productivité ou notre organisation personnelle, on fait souvent l’inverse :

  • plus de règles

  • plus de contrôle

  • plus d’outils

Tout ce que ça engendre, c'est plus de confusion, et toujours moins d'efficience.

Trop de règles tuent la clarté

Tu veux avancer sur tes projets, mais ta to-do list déborde.

Tu essaies une méthode de productivité, mais elle devient ta prison.

Tu passes plus de temps à organiser, planifier, coordonner qu’à agir.

Quand on regarde de plus près, on cherche à maîtriser la complexité par superposition de couches de contrôle.

Or, plus un système est complexe, plus il devient fragile, rigide… et du coup… contre-productif.

Des chercheurs comme Eisenhardt & Sull ont montré que les “règles simples” permettent de mieux naviguer dans l’incertitude, de décider plus vite, et de s’adapter sans s’éparpiller.

Trop de règles rendent idiot.

Trop peu de règles créent le chaos.

Entre les deux ?

L’espace chaordique évoqué par Dee Hock. Le sweet spot entre ordre et chaos.

C'est un système vivant, où :

  • L’ordre minimal offre un cadre stable et compréhensible

  • Le chaos maîtrisé permet l’adaptation, l’initiative, et l’intelligence collective

Le principe de Hock : ordre + chaos = flow stratégique

Le “Hock Principle” repose sur une idée forte :

“Des règles simples engendrent des comportements complexes et intelligents.

Des règles complexes engendrent des comportements simples et stupides.”

L'objectif est de concevoir un cadre léger, performant et flexible qui :

  • Donne des repères forts

  • Laisse une marge de liberté adaptative

  • Encourage autonomie et intelligence personnelle ou collective

Visa a été conçue comme une organisation chaordique : un mélange de chaos et d’ordre, où l’auto-organisation était la norme.

Juste à l'aide d'une poignée de règles, mais profondes, claires et partagées.

Et ce principe peut s’appliquer directement à ta manière de t’organiser, de penser, et de produire.

Les fondements du Hock Principle appliqués :

  1. Clarté sur l’intention

  2. Moins de règles, mais plus stratégiques

  3. Auto-organisation = responsabilisation

  4. Le cadre ne contraint pas, mais libère

  5. L’adaptabilité prime sur la perfection

Transformer ta productivité avec des règles simples

Pourquoi un système chaordique pour la productivité ?

Parce qu’à l’échelle individuelle :

  • Trop d’ordre (process rigide, outils complexes, to-do lists interminables) te rend robotique, désengagé, et mentalement déficient

  • Trop de chaos (aucun cadre, improvisation permanente) te rend dispersé, inefficace, et anxieux

Un système personnel chaordique, c’est donc :

  • Quelques principes simples mais clairs, pour guider nos décisions

  • Une marge de liberté délibérée, pour laisser place à l’adaptabilité

C'est un système qui arrive à trouver le meilleur des 2 mondes en ne sacrifiant ni la performance, ni la liberté.

C'est exactement le moteur sous jacent que j'utilise dans Les Saisons Stratégiques.

Dans “Simple Rules”, Eisenhardt & Sull identifient 6 types de règles essentielles.

Combinées intelligemment, c'est une base suffisante pour naviguer efficacement sans se perdre.

Quelques exemples appliqués à la productivité et à l'organisation personnelle :

1. Règles d'action (how-to) : Comment agir dans des situations complexes

Ces règles servent de déclencheur. Elles servent d'heuristiques pour te disent comment t’y prendre, surtout face à une situation floue, nouvelle ou complexe.

L'avantage, c’est de réduire le temps de latence entre l’intention et l’action.

Quelques exemples en productivité :

  • Commence chaque tâche par une action visible et concrète

  • Si une tâche dépasse 30 min, découpe-la immédiatement

  • N’ouvre jamais tes messages avant d’avoir terminé ton deep work

2. Règles de frontières : Ce que tu acceptes ou refuses

Celles-ci tracent une ligne claire entre ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas.

Leur objectif : filtrer le bruit, protéger ton espace mental, et éviter les décisions inutiles.

Appliquées à ton quotidien :

  • Aucun call ou meeting avant 11h

  • Maximum 3 projets actifs en parallèle

  • 0 nouvelle tâche acceptée après 17h

3. Règles de priorités : Quoi faire en premier

Elles permettent de choisir intelligemment où investir ton énergie.

Tu peux le voir comme tes critères de tri personnels pour décider quoi faire en premier (et surtout quoi ignorer).

Tu peux par exemple décider que :

  • Tu commences toujours ta journée par la tâche à effet de levier maximal

  • La logistique passe avant les messages ou la création de contenu

  • Par défaut, tu priorises les actions qui réduisent ton backlog ou créent de la clarté

4. Règles de timing : Quand agir

Certaines actions sont bien plus efficaces à un moment précis de la journée ou de la semaine. Ces règles exploitent ton rythme biologique ou tes cycles cognitifs, pour maximiser ton flow et ta qualité d’exécution.

Quelques cas concrets :

  • Deep work calé et sacralisé sur tes pics d'énergie en fonction de ta chronobiologie

  • Faire ta weekly review le dimanche matin (pour telle ou telle raison)

  • Traiter tes mails en batch à 11h30 et 16h, jamais en début de journée

5. Règles d’arrêt : Savoir quand s’arrêter

On passe notre temps à s'acharner sur des tâches improductives sans considérer le fait de préserver notre énergie.

Pour ça, savoir quand t’arrêter est tout aussi stratégique que savoir quoi commencer.

Exemples :

  • Après 3 essais ratés, stoppe ou reformule l’approche

  • Si un projet ne montre aucun signal positif au bout de 2 semaines, mets-le en pause

  • Refuse toute réunion sans objectif clair et de plus de 30min

6. Règles de coordination : Synchroniser les efforts

Ces règles sont là pour fluidifier la collaboration et la synchronisation (ou même l’alignement avec toi-même dans un système perso). Elles créent de la cohérence sans surcharger de contrôle.

À utiliser facilement :

  • Tout projet commence avec un brief écrit partagé

  • Un canal = un projet = un référent

  • Dès qu’une tâche implique quelqu’un d’autre, clarifie le livrable, l’échéance et le format

Construis ton propre système de règles simples

non, tu n’as pas besoin d’un Notion sur-optimisé ou d’un rituel en 27 étapes.

Tu as besoin d’un portefeuille personnel de règles simples.

Voici comment créer le tien :

  1. Identifier les zones de friction

  • Où perds-tu du temps ?

  • Où t’épuises-tu mentalement ?

  • Quels types de décisions te paralysent ?

Tu peux utiliser des modèles mentaux pour t'aider à faire cette analyse de manière objective, comme la pensée base zéro.

  1. Créer tes quelques règles simples

Tu peux t’appuyer sur les 6 types évoqués. L’idée est de construire ton propre système d’aide à la décision, simple, mémorable, performant.

Autrement dit, tes heuristiques personnels.

  1. Tester, ajuster, simplifier

Une bonne règle se retient en une phrase, se déclenche automatiquement, et te fait gagner du temps ou de l’énergie.

A toi de valider si c'est bien le cas, ou si on contraire elle t'enferme. Puis d'ajuster au mieux au fil du temps

Pour résumer, 3 principes clés :

  1. Le chaos vient rarement d’un manque de règles, mais d’une complexité mal alignée

  2. Des règles simples > des systèmes rigides : elles sont appliquées, s’adaptent, et évoluent

  3. Le vrai levier, c’est la clarté. Et peut se construire avec quelques règles bien choisies

Et autant finir avec le boss :

“La simplicité est la sophistication suprême.”

Léonard de Vinci

Quelles sont tes quelques règles simples ?

Bon week-end,

LA