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Les principes fondateurs pour gérer les distractions (et atteindre la réussite)

“You can always find a distraction if you’re looking for one.”

Tom Kite

Le monde est une fête foraine géante, et chaque personne nous crie dessus pour avoir de l’attention.

Les distractions sont la principale cause de l’échec. 

L’ennemi public numéro 1. Et elles sont de plus en plus nombreuses.

Si on n'apprend pas à les gérer, on les subit et on n’arrivera jamais à vivre la vie qu’on veut.

Pendant longtemps j’avais l’impression de faire du deep work. D’être efficace. Efficient même.

Mais ma concentration et la qualité de mes sessions ont été révolutionnées par le simple fait d’éloigner le téléphone + mode avion. J’ai de nouveau pris conscience que la gestion des distractions et interruptions impactent directement mes résultats.

C’est là que réside la clé de la réussite, et la source des progrès significatifs.

Avant de rentrer dans le détail des différents principes pour bien comprendre ces distractions, c’est important de repartir de la base.

Je le dis et je le répète, mais ça ne sert à rien de chercher les hacks sur une problématique si la base n’est pas bonne.

C’est essayer de gratter 0.5% d'optimisation quand il y a 50% à gagner facilement à coté.

Cette base, pour les distractions (comme souvent pour le reste), c’est le trio gagnant : 

  • alimentation

  • sport

  • sommeil

C’est le prérequis.

Une mauvaise gestion de ce trio va naturellement créer beaucoup plus de distractions, et ça deviendra beaucoup plus difficile de les gérer.

Dormir 4h va créer des mauvaises décisions alimentaires, qui va créer la flemme de faire du sport, favoriser la gratification instantanée, et la chute dans un cercle vicieux.

Faire du sport quotidiennement va créer des bonnes habitudes alimentaires, et mettre en évidence l’importance du sommeil pour recommencer le lendemain. Création d’un momentum et d’une clarté mentale pour avancer dans la bonne direction.

Maintenant que c’est dit, suis moi pour aller plus en profondeur.

Le cerveau humain n'est pas naturellement conçu pour gérer autant de distractions

La première chose à reconnaître est que le cerveau humain n’est pas fait pour gérer autant de sollicitations. 

Historiquement, notre esprit était focalisé sur une tâche à la fois, essentielle à la survie.

Par nature, les distractions n’avaient que peu de sens.

Etre distrait face à un lion est en général bien plus punitif qu’une distraction en écrivant un article.

Aujourd’hui, on essaye de gérer tout ce flux comme on peut, mais souvent sans avoir les bonnes armes.

C’est un combat constant contre quelque chose de profondément câblé dans le cerveau : un enfant surexcité cherchant constamment la gratification instantanée.

La concentration est le simple fait de choisir la bonne pensée dans un flow constant d’informations et de pensées. 

C’est pour ça que la capacité à se concentrer se fait de plus en plus rare, ce qui la rend de plus en plus précieuse. 

C’est elle qui fera la différence.

La concentration est une ressource limitée

Il faut reconnaître le fait que la concentration n’est pas une ressource infinie. C’est quelque chose à protéger, en commençant par être égoïste.

Se prioriser soi-même.

Dans le cas contraire, on vit simplement en répondant aux objectifs des autres, sans faire aucun progrès de notre côté.

Les distractions impactent directement la qualité de notre travail. Elles vont fragmenter notre attention, puis la rediriger dans toutes les directions.

Le résultat est l’accumulation de résidus d’attention qui diluent notre énergie mentale.

C’est aussi pour ça que le multitâche est évidemment à bannir.

Une fois que l’on a conscience que l’attention est une ressource limitée à notre disposition, il faut prendre les mesures nécessaires pour la protéger.

Notre capacité se limite souvent à 4h ou 5h de travail réellement concentré par jour. Ce qui est déjà très bien si on les utilise correctement.

La première chose à faire, c’est de sacraliser ces heures.

Les protéger à tout prix.

Les placer au moment de notre pic principal d’énergie. (Si tu ne sais pas quel est ce moment pour toi, regarde le concept de chronobiologie)

Pour bien investir ces heures, il faut aussi définir ses propres limites.

Il faut créer une barrière qui bloquent les distractions et interruptions. Cette barrière est souvent créer en optimisant ton environnement.

Les distractions et la concentration sont directement liées à ton environnement

La majorité de ce qu’on subit dépend de notre environnement.

Mais on prend rarement conscience que l’on peut avoir entièrement la main dessus. Qu’on peut le modifier, et l’optimiser.

Ça part déjà d’une prise de conscience. De la capacité à observer notre comportement : comment et pourquoi on est distrait.

Une fois toutes les causes identifiées, on va simplement faire les changements nécessaires : 

  • Limiter les frictions pour le bon comportement

  • Augmenter les frictions pour le mauvais comportement

On va prendre l’exemple le plus parlant. Celui qui représente la principale source de distraction pour beaucoup : le téléphone.

Ce n’est pas quelque chose que l’on est obligé de subir.

Quelques règles à se créer : 

  • Téléphone en mode avion le matin (ou pendant le deep work)

  • Toutes les notifications coupées

  • Téléphone placé dans une autre pièce

Avec ça, on coupe toutes les distractions potentielles entrantes. Et si on cherche à se distraire avec le téléphone, on doit aller le chercher et désactiver le mode avion. 

On a augmenté les frictions sur un comportement qu’on essaye d’éviter.

Un autre élément souvent sous-estimé est l’organisation de son bureau / espace de travail.

Si on démarre sa journée avec toutes les bonnes intentions, mais qu’on s’installe sur un bureau en bordel et plein de distractions potentielles, c’est de l’auto-sabotage.

On se met nous-même des bâtons dans les roues.

L’avantage, c’est que c’est facilement corrigeable.

Tu peux simplement prendre 5min la veille pour nettoyer et ranger ton bureau pour avoir un espace de travail propre et épuré pour le lendemain. Tout ça en gardant en tête la loi de Douglas : “plus on a d’espace, plus on s’étale”.

Pour résumer l’organisation de son bureau :

  • bureau mal rangé = esprit mal rangé = ouverture aux distractions

Retirer toutes les distractions externes est important, mais ce n'est pas la source du problème. 

Souvent, ça vient de l'intérieur.

En creusant, on se rend souvent compte qu’il y a une cause profonde émotionnelle. 

On va voir les 2 principales :

  1. La peur 

La peur est souvent la source de la procrastination. Face à une situation qu’on redoute, on va essayer de l’éviter ou de la repousser par tous les moyens.

En la repoussant, on va s’ouvrir à tout un tas de distractions.

Simplement pour s’occuper, penser à autre chose, ou créer des œillères en plaçant notre attention sur un sujet qui a beaucoup moins d’importance.

Evidemment, ça ne fait qu’empirer la situation.

La solution à ça est de faire en sorte d'alléger la pression qu’on a. La pression qu’on s’est souvent créé tout seul.

Quand on observe la situation avec du recul et de manière objective, on se rend souvent compte de la source du problème, et on sait déjà comment le corriger : 

  • Tu ne maîtrises pas bien le sujet → Consacrer du temps à se former en amont

  • Peur de l’échec → Réduire ta perception des enjeux

  • Peur d’être ridicule → Augmenter le temps de préparation

  • Anxiété face à la charge de travail → Reconnaître que ça sera de plus en plus difficile si tu repousses le problème. Puis déconstruire l’objectif en petites tâches facilement réalisables

Trouve tes objections, et définis toi-même le comportement à adopter.

  1.  L'ennui

L’autre sentiment souvent propice aux distractions, c’est l’ennui.

L’ennui face à un manque d’objectif, peu de choses à faire, ou des tâches faciles et non-challengeantes à réaliser.

Je pourrais développer longuement cette partie, mais je vais la résumer comme ça : 

  • Se donner des objectifs juste assez ambitieux (aller chercher la fameuse zone de flow)

  • Transformer en jeu toutes les tâches ennuyeuses. Apporter une nouvelle dynamique, changer sa perspective et se créer soi-même des règles du jeu pour réaliser ces tâches

La maîtrise des distractions est un choix conscient

Tu vas sur Youtube avec l’objectif d’apprendre le piano. 3 vidéos plus tard, tu te retrouves sur une explication du lore d’Elden Ring (dans le meilleur des cas), ou sur le dernier bêtisier d’1h30 bourré de shot de dopamine.

Personne ne viendra te prendre par la main pour te montrer le chemin. Personne ne sait mieux que toi ce qui a de l'importance pour toi.

Au contraire, la plupart des gens sont payés pour faire l’inverse : attirer ton attention là où elle ne devrait pas être.

La première chose à bien comprendre, c’est que l’inaction face aux distractions : 

  • a des conséquences graves

  • est un choix conscient

Soit on la subit, soit on en prend consciemment la responsabilité et le contrôle.

Le simple fait d'observer le phénomène et de le rendre conscient est déjà un pas important. Il réduit naturellement le phénomène.

Si on part du principe que la technologie est de plus en plus présente et qu'on ne peut rien faire, devine quoi.

On ne fera rien. 

Il faut remettre le contrôle de notre attention dans nos mains, car c’est là qu’il doit être.

Non, il ne devrait pas être sous-traitée à une entreprise dont le chiffre d’affaires dépend directement du temps qu’on passe sur sa plateforme.

Ça passe par le fait de ne pas blâmer un outil extérieur. Les réseaux sociaux ne sont pas l’ennemi public numéro 1, mais notre comportement face à ces réseaux, si.

Si on blâme un outil spécifique, on cherchera des solutions dédiées face à lui. Et quand un nouvel outil sort (avec des nouvelles mécaniques pour attirer notre attention), on repartira de zéro.

Dans le second cas, on observe et on analyse notre comportement afin de l’ajuster au mieux. C'est une analyse intérieure.

  • Pourquoi ton attention va dans cette direction ?

  • Quel est le déclencheur ?

  • Comment contrebalancer les frictions pour favoriser un meilleur comportement ?

  • Comment résoudre la source de ce comportement ?

Résultat : 

  • Meilleur conscience et compréhension de toi-même

  • Création d’un système solide sur lequel tu peux t’appuyer qui favorise le comportement souhaité

Un aspect crucial, c’est de reconnaître les distractions comme un comportement à corriger, et non comme une identité.

La pire chose à faire est de se dire “je suis quelqu'un de distrait”.

Avec cette affirmation, on le présente comme un fait implacable, une part de son identité, sans que l’on ait aucun contrôle dessus.

La solution à ça, c’est d’ajouter du contexte. Chaque situation est différente, et chaque comportement dépend de la situation.

“Je suis quelqu’un de distrait” devient “je cherche des distractions quand je dois faire mon reporting en fin de mois sans avoir l’accès à tous les outils dont j’ai besoin”.

Contexte.

Avec le contexte viennent les solutions.

La meilleure approche à avoir, c’est celle d’un jeu. D’un entraînement.

Noter ton intérêt pour les distractions, et t'entraîner à les surpasser pour level up.

Les techniques de gestion de temps jouent un rôle pour bien gérer ça. Mais il n’y a pas de recette miracle pour tous. L’idée est de piocher dedans, tester, voir ce qui fonctionne et optimiser au fil du temps pour les personnaliser au mieux.

Les distractions peuvent aussi exister pour une bonne raison. 

L'intérêt de rendre ça conscient, c’est aussi de pouvoir les étudier. 

  • Pourquoi est-ce qu'elles arrivent ? 

  • Est ce que mon environnement est sous-optimal ?

  • Est ce que ces distractions viennent d’une cause plus profonde ?

Dans le dernier cas, ces distractions peuvent être un signe important à suivre.

Essayer de constamment se distraire peut être un signal que ce que tu fais actuellement n’a pas de sens pour toi.

Que tu veux profondément faire autre chose. Ou que tu n’es pas là où tu devrais être.

En repoussant cette sensation, tu peux être sûr qu’elle va revenir à un moment ou à un autre.

La clarté renforce le focus et la discipline

Le cerveau va chercher à éviter le travail difficile. A aller vers des tâches faciles, de surface, et non importantes. 

La solution à ça est la clarté grâce à la planification : 

  • Savoir exactement ce qu'on doit faire

  • Quand le faire

  • Et définir ça dans un moment d'objectivité 

Le dernier point est crucial. 

C’est facile de faire des plans sur la comète qui ne seront jamais suivis.

C’est facile de prendre la décision émotionnelle d’arrêter pour l’instant. De faire la suite demain.

C’est pour ça que je suis un grand fan d’une : 

  • planification quotidienne faite la veille

  • planification hebdo faite le dimanche au calme

Résultat ?

On prévoit exactement ce qu’on veut faire et quand. On apporte une vision claire de ce à quoi va ressembler notre journée de demain, ou de la semaine à venir.

On définit tout ça pendant un moment neutre, objectif, où nos décisions ne seront pas faussées par des émotions. Ou simplement par la flemme.

Une fois le plan établi, on peut passer en auto-pilote. Tout ce qu’on a à faire, c’est suivre ce qu’on a prévu.

La majeure partie des distractions arrive parce qu’on se laisse le choix. 

Il n’y a :

  • pas de plan

  • pas d’engagement envers soi-même

  • pas de clarté 

La conséquence, c’est qu’on doute constamment, et on se pose beaucoup plus de questions inutiles. Autant d’opportunités de faire les mauvais choix.

Pourquoi avoir un plan et un objectif est crucial ? 

Parce que l'inverse des distractions est la traction. 

Le but est d’aller vers son objectif, là où les dis-tractions nous en éloignent par définition. 

La distraction arrive simplement quand on fait autre chose que ce qu'on avait prévu. Si on a pas de plan, on ne va nulle part.

Je garde toujours en tête la citation de Sénèque : 

“Il n'est pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va.”

Sénèque

 

A un moment, on est forcé de dire non aux distractions pour décider quelle direction on veut réellement prendre.

Et pour ça, il faut définir et ajuster notre route régulièrement.

Et constamment suivre notre carte pour garder le cap. 

Résumé des principes : 

  • Le cerveau humain n'est pas naturellement conçu pour gérer autant de distractions

  • La concentration est une ressource limitée

  • Les distractions et la concentration sont directement liées à ton environnement

  • La maîtrise des distractions est un choix conscient

  • La clarté renforce le focus et la discipline

Pour atteindre tes objectifs, c’est crucial de voir les distractions pour ce qu'elles sont : l'ennemi de la réussite. 

Cultiver le ”focus” est un processus actif, qui demande de l'engagement et de la discipline. Mais c'est le seul chemin vers une vie alignée avec ses ambitions.

Il ne peut pas y avoir de succès sans concentration.

J’espère que j’ai pu t’apporter cette clarté pour mieux gérer tes distractions. Utilise ces principes et mets les en application maintenant. Sinon, ça ne restera que de l’information.

A la semaine prochaine,

L-A